Etudier la vie d'un arbre mort permet d'établir la nature des liens qui unissent les êtres vivants, qu'ils soient animaux ou végétaux.
Tous les acteurs sont en place pour décrire le cycle de la vie. Il suffit d'observer une vieille souche, de gratter un peu pour voir apparaître tout un monde grouillant de vie. Sur un arbre encore debout, chaque trou ou creux est le témoin de la vie d'autant d'espèces qui fréquentent l'endroit discrètement.
Siège d'une intense activité, l'arbre mort participe activement à l'équilibre de la forêt. Aidée par la chaleur et l'humidité, la vie va se développer grâce à la transformation du grand végétal mort. Champignons minuscules, insectes, crustacés et mollusques seront les premiers à se nourrir de l'arbre mort. Ils vont digérer l'écorce ou la percer, ouvrant ainsi la porte à d'autres insectes et champignons. Chaque espèce a ses fonctions et constitue une part importante de la nourriture de nombreux oiseaux mais aussi de crapauds, grenouilles, lézards, salamandres et musaraignes.
Dans le cavités naturelles ou celles creusées par le pics, tout un cortège d'espèces vont se succéder ou cohabiter :les cavernicoles, passereaux insectivores (mésanges, sittelles, rouges queues, etc...), rapaces nocturnes ( chevêches, hulottes...) mais aussi écureuils, loirs, martres et certaines chauves-souris ; sans oublier putois et canards colverts qui profiteront des arbres creux du bord de l'eau. Citons encore les colonies de guêpes et les scolies (insectes pollinisateurs) qui pourront élire domicile dans ces vieux arbres.
Le bois mort est précieux pour la faune : un coléoptère indigène sur quatre (soit 1400 espèces) vit à l'état larvaire, nymphal ou adulte sur ou dans le bois mort. Le nombre d'insectes conditionne, à son tour, l'effectif de beaucoup d'oiseaux : sur 39 espèces d'oiseaux recensées, 23 réagissent positivement à une augmentation de l'offre de bois mort. Qu'ils soient creux ou morts, certains arbres devraient avoir le droit de terminer le cycle de leur existence dans la nature où ils sont tant utiles qu'irremplaçables. Supprimer systématiquement les vieux arbres, creux, morts ou déjà couchés au sol, c'est détruire tout un cortège de vies animales et végétales ; c'est faire disparaître toute une chaîne alimentaire et supprimer une vie intense.
Cet article a été rédigé pour expliquer un sortie à thème « La chaîne alimentaire » en collaboration avec l'école primaire de Bonnelles.
Laissez vivre les arbres morts, l'oiseau nature. Ligue Suisse pour la Protection de la Nature (LSPN).
Les racines de la différence, Greenpeace
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